L'écriture inclusive : pourquoi il faut y aller...
Notre manière d’écrire peut-elle vraiment faire progresser l’égalité entre les sexes ? Lorsque l’on sait le rôle joué par le langage dans la formation des représentations sociales, c’est à dire dans la manière de penser le monde, dans la production du « sens commun », on est en droit de le penser. La langue est toujours le fruit de l’Histoire et un instrument politique redoutable. Et la langue française est aujourd’hui encore très phallocentrée, n’en déplaise à ces messieurs...
Non, « le masculin ne l’emporte pas sur le féminin », comme nous le rappelle Eliane Viennot dans son passionnant ouvrage. Et le neutre n’existe pas dans la langue française. La masculinisation de notre langue n’est que la suite logique de la « Querelle des femmes », un débat qui, dés la fin du 13e siècle, fait rage parmi les intellectuels français sur la place des femmes dans la société. Au 17e, en réaction à la présence croissante des femmes dans les cercles littéraires et dans les métiers intellectuels, il se dit que le masculin est le genre le plus noble et que les activités les plus prestigieuse ne peuvent s’énoncer qu’au masculin (auteur et non plus autrice, médecin et non plus médecine, poète et non plus poétesse,...). Et l’Académie zélée finit par graver dans le marbre de nouvelles conventions grammaticales et syntaxiques bien utiles à la suprématie masculine auto proclamée.
Alors si nous revenions à des pratiques plus en phase avec notre temps ? C’est ce que propose l'écriture inclusive, un ensemble d’attentions graphiques et syntaxiques qui permettent d'assurer une égalité de représentations des deux sexes dans les textes. L’agence de communication Mots Clés, instigatrice de la démarche, propose même un manuel pratique qui formalise trois conventions simples et propose l'introduction dans la langue française d'un nouveau signe de ponctuation : le point milieu, en référence au signe (·) employé pour faire apparaître à la fois le féminin et le masculin.
Un nombre croissant d’entreprises et d’institutions ont déjà, ou sont en passe, d’adopter la démarche, suivant en cela les recommandations du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes en matière de communication. Et sans doute convaincues de l’opportunité de donner à voir leur engagement en matière de parité.
Il paraît que l’inclusion est à la mode, c’est ELLE qui le dit. Œuvrons donc, tou.s.tes, pour l’inclusion dans nos écrits de l’autre moitié de ce que nous nommons communément « les Hommes » : les femmes.
Pour tout comprendre en images, la formidable BD de Maite Verjux
http://dessinssansgluten.com/?page_id=770
Et pour en apprendre plus :
http://www.ecriture-inclusive.fr/
http://www.pointmilieu.fr/